Trois jours intenses en rencontres, discussions, apprentissage avec différents acteurs de la mode responsable. Une occasion unique qui m’a permis de découvrir des interlocuteurs engagés et passionnés par leur métier et volonté d’améliorer le quotidien de chacun.
Frénésie. Voici le premier mot qui m’ait venu à l’esprit lorsque je suis entrée dans le Hangar.
Des rencontres uniques et des histoires inspirantes. J’ai appris énormément sur l’écoresponsabilité mais aussi sur ces personnes qui sont derrière la création de ces marques magiques.
Fashion Look at Prepeek
Pendant moins d’une heure, j’ai eu la chance de participer à l’atelier Prepeek, atelier durant lequel un super photoshoot avait été organisé. L’idée était de capturer quelques photos de looks mettant en lumière plusieurs marques écoresponsables.
Merci encore à toute l’équipe qui a permis de rendre cette expérience très enrichissante.
La robe : Khara Kapas
Le collier : Beatriz Constán
Le sac : Bolsillo
Le manteau : Lana
Styliste : Christianna Quack
Photographe : Maria Dominika
Maquilleur : Sarah Hartgens
Découverte des marques coup de cœur
Je n’ai pas pu toutes les rencontrer et j’ai donc privilégié les marques qui se rapprochaient de mes propres valeurs à savoir, le respect des conditions de travail des employés et la dimension environnementale du produit fabriqué (empreinte carbone, matière utilisée).
HempAge
D’une société de commerce équitable a une marque de mode utilisant le chanvre depuis plus de 25 ans. Robert, fondateur de HempAge avait un objectif simple. Donner aux autres. Sa motivation et son altruisme qu’il a manifesté auprès de différentes ONG, a attiré à lui la nature, qui finit par être son meilleur acolyte. Le chanvre, plante dérivée du cannabis regroupe de nombreux atouts dans la médecine comme dans l’habillement. C’est une matière complexe à utiliser et c’est ce qui a attiré le fondateur.
Leur collection : Aussi clair que le nom de leur marque, (Hemp = Chanvre), les vêtements sont principalement composés de chanvre.
Les marques “empowered”
Bridge & Tunnel
Constanze et Hanna ont travaillé ensemble dans un workspace spécialisée dans le textile à Williamsburg.
Elles ont entendu parler d’un atelier de couture turque et ont donc décidé d’inviter ce dernier une par mois dans leur workspace.
“Cet atelier était ouvert une fois par semaine, le mercredi matin. Qui a le temps d’aller travailler un mercredi matin très tôt ?” raconte Constanze.
Émerveillées par la qualité de leur travail, elles décident de fusionner leur talent à leur idée de upcycling. Et c’est ainsi que Bridge & Tunnel est né. “On veut créer un tunnel pour les personnes qui travaillent pour nous” dit Constanze.
Leur collection : Des sacs, des coussins, des vestes, des chemises… toutes upcylées à partir de denim. Ce denim est récupéré chez des grandes usines de récupération de vêtement, l’équivalent du relais ou la fibre du tri en France.
Leur + : Bridge & Tunnel apporte une dimension social en accueillant dans leur équipe de production, des réfugiés qui viennent tout juste d’arriver en Allemagne.
A Beautiful Story
Cathelijne Lania, la fondatrice, avait besoin de changer sa vie. Elle voulait accomplir quelque chose qui ait plus de sens que de marketer du café à des actionnaires. Un jour, sa mère l’a appelé. Leur amie qui tenait une usine spécialisée dans la métallurgie au Népal se voyait contrainte de mettre la clé sous la porte. Il n’y avait pas assez de travail à fournir.
En conséquence, une dizaine d’employés risquaient de perdre leur job. Pour Cathelijne, c’était un signe. Elle ne pouvait laisser ces femmes sans emploi. Alors, elle est partie au Népal et a acheté plusieurs bijoux sans savoir exactement où ça la mènera. Elle a raconté cette histoire à plusieurs groupes de personnes qui l’a poussé à créer Beautiful Story. Et aujourd’hui cette histoire a séduit des centaines de milliers de personnes. Ses bijoux sont présents dans plus de 600 magasins à travers l’Europe et l’Australie.
Leur collection : Chaque pierre a sa façon de guérir et ou de diffuser une énergie positive. Certaines apportent du courage, d’autres la paix antérieure ou la protection. Ces différentes pierres se retrouvent dans des bracelets, colliers, ou boucle d’oreilles.
Leur + : La marque permet à plus d’une vingtaine d’employés d’avoir des conditions de travail saine et subvenir à leur besoins primaires pour eux et leur famille.
Anzueglich
En 2007, Bawi, fondatrice d’Anzueglich, décide de créer sa propre marque. Mais elle ne voulait pas le faire n’importe comment. Elle souhaitait que ses vêtements soient conçus sous plusieurs conditions :
– Fabriqué à partir de matières biologiques
– une chaîne de production où l’empreinte carbone est minimisée
– s’assurer que ses employés travaillent dans de bonnes conditions
Elle décide de se rendre au Pérou où elle entend parler d’une ONG qui regroupe un atelier de couturières sourdes. Elle est allée à leur rencontre et ont commencé à communiquer sur les designs qu’elle souhaitait. Une preuve ici que la passion et la technique peuvent se transmettre et être reproduites malgré les handicaps.
Aujourd’hui, Bawi travaille avec 20 employées au Pérou et 6 en Autriche.
Leur collection : Les principales matières utilisées sont du coton bio.
Leur + : Grace à sa marque, les employés bénéficient d’une protection sociale et un salaire décent.
Juan Arias
Juan a grandi entouré d’une famille d’artisans qui a toujours travaillé dans l’industrie du textile. Alors c’est presque naturellement qu’il décide de créer de sa propre marque à condition qu’elle respecte certaines valeurs : écologique et éthique d’un point de vue des fournisseurs, employés, couturiers et consommateurs.
Un pari qu’il réussit en s’associant avec artisans avec qu’il a développé une relation presque fraternelle.
Leur collection : Les vêtements sont fabriqués à partir de pima, un coton utilisé depuis plus de 5000 ans et qui vient du Pérou.
N’Go Shoes
Après avoir travaillé dans plusieurs ONGs, Kévin et Ronan décident de continuer sur cette même idée : créer une un projet social plus qu’une simple marque afin d’avoir un impact sur les conditions humaines des personnes. Kévin a vécu au Vietnam pendant 5 ans et a pu s’assurer que la production aussi bien que la condition de ses employés soit saine à tous les niveaux.
Leur collection : on retrouve des chaussures en cuir/daim, polyester et véganes.
Les baskets en cuir sont réalisées avec un tanneur qui a son propre système de traitement d’eau interne pour réduire la pollution des eaux. De plus la majeure partie de leur cuir est
En ce qui concerne le polyester, N’Go shoes promet de passer à du polyester recyclé dès que possible est tanné sans chrome.
Le chrome est une matière très dangereuse et nocive pour l’environnement. C’est pourquoi la plupart des marques écoresponsables privilégie le tannage végétal
Leur + : N’Go Shoes collabore avec l’ONG Sao Bien qui favorise l’éducation dans les zones pauvres du Vietnam. La marque a déjà aidé à construire 3 écoles dont la dernière en 2019. Ce projet a permis de scolariser près de 160 élèves.
Bag Affair
Dans les affaires, rien n’interdit d’avoir du style tout en étant fidèle à ses valeurs. C’est ce que décide d’appliquer Taiseer & Ronja, les fondatrices de Bag Affar. Leur idée est partie d’un réel besoin. Elles cherchaient des sacs d’affaires qui ne soient pas en cuir ou en PVC. L’expression “Être mieux servi que par soi-même” n’a jamais eu autant de sens que dans ce contexte.
Elles trouvent leur bonheur au Portugal avec le liège, une matière très résistante, durable, biodégradable et pleins d’autres propriétés qui sont incontestables.
Leur collection : ce sont des sacs véganes fait à partir de liège L’innovation constamment au cœur du sujet
Leur + : Toute la chaîne de production est réalisée en Europe.
Simple et minimaliste
Organic Basics
En 2015, 3 étudiants décident de lancer leur propre boîte. Ils se penchent sur le marché de la lingerie pour hommes. Ils ont un problème : les boxers ne répondaient pas à leurs besoins : les matières utilisées étaient des dérivés du plastique. Ils ont donc lancé dans un premier des boxers qui répondaient à un mode minimaliste et environnementale.
Suite au succès des boxers, les femmes ont elles aussi voulu voir leur gamme.
Alexander, Christoffer et Mads partent alors à San Francisco pour monter leur projet. Ils lancent une campagne crowdfunding qu’a été financé en…24h.
Leur collection : Leur sous-vêtements sont conçus à partir de coton bio produit dans la première usine écoresponsable en Turquie. Leur coton provient aussi d’usines au Portugal Aujourd’hui, l’élasthanne est toujours présent dans leur collection mais ils sont en recherche constante pour remplacer cette matière. Les fondateurs visitent leur usine tous les 3 mois.
Leur + : Ils sont partenaires de 1% pour la planète dont le principe est de reverser 1% de son chiffre d’affaire à des associations environnementales.
Widda
Après avoir remporter un concours, Sabine, fondatrice de la marque Widda a accès à des locaux gratuits dans lequel elle créera sa marque juste après études. “Une marque de mode n’était pas la première chose que j’avais en tête, en réalité, je ne voulais pas me lancer dans ce type de secteur qui était pour moi trop commercial à mon goût”
Leur collection : leurs vêtements est produit en Allemagne et Pologne. Les matières utilisées pour sa collection beaucoup avec lyocell et le Tencel, modal, coton certifié GOTS
Nago
Au début, sa collection était composé de bodies et aujourd’hui, Nago s’étend sur une gamme très variée, avec tops, bas et tenues de sports toutes minimalistes et décontracté.
Leur collection : Les matières utilisées sont principalement le copro, le coton bio et le tencel. Pour aller plus loin, la carapace de noix de coco sont utilisées pour les boutons (voir photo)
Les pulls sont fait à partir de cachemire recyclé.
Leur + : La marque cherche encore à trouver la bonne ONG d’ici la fin de l’année avec laquelle elle sera en partenariat
Les artistes
RHUMAA
J’ai été bluffé par cette marque hollandaise qui non seulement propose des pièces avec une qualité irréprochable mais collabore chaque saison avec un artiste différent.
Cette saison, ce sont les œuvres d’Andrew Sutherland qui apparaissent sur la collection Rhumaa. Ses peintures seront reprises sur les combinaisons. Ce tableau décrit l’immensité de la nature face à l’homme qui est petit à côté. (il y un homme dessiné sur le rocher en bas à droite).
Leur collection : La majorité de leur vêtements est fait au Portugal. Ils utilisent principalement les matières comme le coton bio, cupro et le merino
Leur + : Rhumaa a crée sa propre fondation en collaborant avec une ONG appelé «The Beach Coop ». C’est une association d’Afrique du Sud qui recycle, réutilise les plastiques trouvées sur les plages.
Noa Complements
Noa Complements est née d’un défi lancée par La Bodega espagnole «Ramón Bilbao» pour «TBK Bike» : produire un vélo à partir des fûts de chêne français où est stocké leur vin. Ce velo serait utilise pour un voyage et il fallait y ajouter un sac qui l’accompagnerait
C’est ainsi que Noa Complements est née.
Leur collection : La marque a aujourd’hui deux collections ; une en cuir et une végane
Leur cuir provient de bovins destinée de la consommation humaine, il s’agit donc de recycler une matière organique qui n’aurait aucune utilité.
Le bois est issue de champs d’hêtres avec des cycles de croissance fermés. Pour chaque arbre coupé, un minimum de quatre arbres sont plantés. Le bois porte le label PEFC(Promouvoir la gestion durable de la fôret)
Leur + : Nao Complements fait partie de plusieurs associations (association espagnoles de mode ecoresponsable, AECC(Association contre le cancer) et ONG dont « Plant For Planet» et «Écologistas en Acción» qui plante des arbres.
Avasan
J’ai compris qu’Amy, fondatrice d’Avasan avait une passion à transmettre dans l’histoire de chaque pièce qu’Amy créée. Il y a près d’un siècle, les kimonos étaient encore portées au Japon, vêtement traditionnel. Aujourd’hui, les kimonos sont portés uniquement lors d’occasions spéciales ou évènements.
Alors qu’est-il arrivé à ces kimonos non portés ? La plupart sont enterrés dans une valise ou jetés.
Le recyclage s’applique partout et les kimonos n’ont pas été épargnés, bien heureusement. La marque Refull et Avasan ont ensemble collaboré pour donner naissance à cette collection unique ou Kimono et modernité se rencontrent.
Leur collection : Leur collection automne-hiver et précédent sont principalement fabriqués à partir de coton bio, vêtements recyclés (comme les kimonos), de merino
Leur + : Avasan est membre de l’association AMSE– Associación Española de Moda Sostenible
Mahla Clothing
Mahla Clothing est née d’un projet, un projet que Titty la fondatrice a commencé à côté de son travail de modéliste dans le milieu du théâtre et du cinéma.
Les matières écoresponsables disponibles utilisées par les marques sont très souvent les même : coton organique, chanvre, cupro, etc.
Leur collection : Toutes ses pièces sont entièrement upcyclés. Les vêtements sont principalement produites à Copenhague, Danemark ou dans un petit atelier de couture à Tallinn, Estonie.
Les couleurs privilégiés sont pétillantes, vives car pour la fondatrice, c’est une manière de proclamer la diversité. Les matières utilisées sont le chanvre, le lyocell, coton bio, lin bio et les matières recyclés.
Leur + : Mahla Clothing travaille avec ce petit atelier en Estonie où 15 femmes talentueuses y travaillent.
New Bees
Nuuwai x Style with A Smile
C’est une collaboration est féerique. Une marque qui est née d’une rencontre qui s’est transformée en une amitié forte basée sur un amour inconditionnel pour les animaux. Noa, blogueuse et végane de Style with A Smile et Svenja, fondatrice de Nuuwai ont décidé de créer cette collection unique qui représente
Leur collection : Il existe 3 modèles dont 2 existent en 2 coloris. Les sacs sont fait à partir d’Apple Skin (peau de pomme) et de polyuréthane. Aujourd’hui Nuuwai travaille avec leur fournisseur pour trouver une alternative au polyuréthane,
Leur + : 5% de leurs ventes est reversé au Freedom Farm Sanctuary. C’est une ferme qui sauve des animaux qui auraient pu finir à l’abattoir. Freedom Farm Sanctuary met en place des programmes pour sensibiliser des groupes de personnes. A travers chaque histoire racontée des animaux, les personnes peuvent développer de la compassion, du respect et amour.
Neonyt – le Fast Learning de l’écoresponsabilité
Venir à Neonyt, c’est être prêt à apprendre sur les différents sujets qui touchent l’écoresponsabilité dans l’industrie de la mode. Ce n’est pas juste exposer des collections ou essayer de les vendre, mais c’est avant tout raconter une histoire et défendre des valeurs chères liés à l’éthique, la bienveillance de l’être humain et notre planète.
Neonyt prouve que la mode écoresponsable peut être tendance, abordable. Elle peut aider les consommateurs mais aussi garantir les bonnes conditions des travail des employés
See you in July Neonyt!
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